MTA

En ces temps de grèves de RATP, je voudrais lancer un message de réconfort aux usagers parisiens: ne vous plaignez pas, ça pourrait être pire, vous pourriez vivre à New York toute l’année.

J’ai déjà parlé du cauchemar quotidien qu’est le subway. Et bien, ça ne s’est pas arrangé. Il est tout à fait normal d’attendre 10 minutes, voire un bon quart d’heure son métro du matin, même en pleine heure de pointe, sur un quai plus noir qu’une mine chilienne. Un quart d’heure!!! Il y a plus de TER Alsace entre Bollwiller et Colmar!! Dans ces conditions il faut être totalement inconscient pour songer à faire un trajet avec correspondances, plutôt marcher 10 blocks.

Et encore, j’ai de la chance d’être une West Side girl et d’être sur une des meilleures lignes, parce que de l’autre côté de Central Park c’est bien pire. L’autre jour je me demandais pourquoi je détestais me rendre  dans l’East Side. En y allant je m’en suis souvenue. C’est vrai que c’est plus beau, les avenues sont plus grandes, les boutiques sont plus chics, mais le métro y est encore plus lunatique. D’accord, les gens qui habitent là ne l’utilisent pas, ce doit être l’explication. Si tu n’as pas les moyens de te déplacer dans l’East Side, ne va pas dans l’East Side.

Puis ils font des travaux tous les week-ends, (pendant un mois nous n’avions pas de trains du tout à partir du vendredi soir) ce qui fait qu’on ne sait jamais si on va mettre 20 min ou 2h30 pour arriver à destination. Pourtant, mystérieusement il y a des problèmes techniques tout le temps. Lorsque je suis allée chercher Laura à Time Square, comme il pleuvait des cordes, les lignes 1, 2 et 3 étaient inondées, et donc toutes les stations étaient fermées. J’ai dû naviguer entre les bus sous le déluge à 6 heures du matin, un vrai bonheur. Parce que point d’autres alternatives mis à part les bus ou les pattes, les lignes sont très mal connectées entre elles. Quand pour une raison ou une autre le train est arrêté, il vaut mieux se résigner et attendre tranquillement que ça reparte plutôt que de s’exciter et de chercher en vain une solution de secours.

Parlons de l’intérieur: je préfère ne pas évoquer ma tragédie personnelle, la clim à fond (comme partout ailleurs) et me concentrer sur l’aménagement. Les sièges sont alignés par dizaine contre la paroi, mais visiblement ils étaient pensés pour des fessiers parisiens, ce qui fait que la plupart des gens ont besoin de 2 places pour s’asseoir. Ou alors on se retrouve tous serrés comme des sardines, les bras tendus vers l’avant car il n’y a pas assez de place pour les laisser de côté.

J’en profite pour glisser une des anecdotes préférées de Maoz (il me l’a déjà raconté 3 fois), la MTA, l’équivalent de notre RATP, a une dette qui est pratiquement du même montant que celui de l’état de Californie.

Mais le plus beau sont les affiches à l’intérieur des rames. A peu près toutes les publicités les plus gores du monde y sont réunies: celle pour le vaccin de la grippe qui montre des gens agonisant avec un nez rouge, celle d’une fille avec son bébé pour dénoncer les violences domestiques (le texte est "je savais qu’il avait mauvais caractère mais je n’imaginais pas qu’il pouvait s’en prendre à mon bébé", top fun), le délicieux poster contre les sodas qui remplace le liquide par de la graisse, ou alors celui contre les hémorroïdes, tout ça dès le matin après le petit dèj, bon appétit bien sûr.

L’affiche la plus subtile est celle détaillant les symptômes que tout le monde a après une journée de travail et des heures de transport : "Vous êtes fatigué? Vous avez mal à la tête? Vous avez donc peut-être la très grave maladie de machintruc..." Tout à fait réjouissant. Il y a également le fameux docteur Zizmor, dermatologue de son état, qui propose ses traitements miracles, toute une ribambelle d’avocats au cas où vous auriez des envies de divorce en allant au boulot, des chirurgiens esthétiques promettant de perdre 30 kilos en une seule opération ne durant qu’un jour.

La palme est décrochée par la publicité présentant 2 pistolets, un noir et un rose, disant "le vrai n’est pas forcément celui qu’on croit" et qui explique qu’il est interdit de vendre un jouet qui ait l’air d’un vrai ou un vrai qui ait l’air d’un faux. Moi je dis, s’il était interdit d’en vendre tout court, on n’aurait pas ce genre de problèmes. Mais apparemment je ne peux pas comprendre puisque je ne suis qu’une Française qui a la sécurité sociale.