Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Lout à New York

Le syndrome Hélène Grimaud

20 Février 2011, 00:39am

Publié par Lout

loup-fleur-parents.jpg

Il faut que j’admette une chose. Je suis atteinte de ce qu’on pourrait appeler "le syndrome Hélène Grimaud".

Est-il besoin que je présente notre célèbre concertiste fanatique de canidés? J’étais la première à dire qu’elle faisait sa snob quand elle venait parler avec un léger accent sur les plateaux télés après avoir passé une dizaine d’années aux Etats-Unis, ou à penser qu’elle faisait exprès lorsqu’elle sortait un mot en anglais à la place du français.

J’ai dû me rendre à l’évidence, c’est totalement plausible. D’abord la plupart des Français que j’ai rencontrés qui vivent depuis longtemps aux USA ont ces intonations bizarres, pas vraiment un accent mais on sent quelque chose de différent. Bon, ça c’est une chose qui ne m’arrivera pas, je suis une caméléonne des accents. Mais j’avais bien remarqué cet été qu’il m’arrivait souvent de dire "comme" hors de propos, de la même façon que les Américains disent "like" à tout bout de champs. Soit, ce n’est pas un phénomène nouveau, j’ai souvent utilisé des expressions d’autres langues en les francisant. A ce moment-là je ne voyais rien venir. A la rentrée, je me suis surprise à glisser de l’espagnol à l’anglais plusieurs fois, mais j’ai préféré penser que c’était parce qu’il ne s’agissait pas de ma langue maternelle et mon italien demeurant lui toujours intact, je ne me suis pas inquiétée.

Puis je me suis mise à utiliser certains mots anglais qui n’ont pas de traduction assez précise en français. Là, j’ai reconnu un symptôme indéniable du syndrome Hélène Grimaud. J’ai commencé à paniquer sérieusement quand Laura était là et qu’il m’arrivait de vouloir switcher (une Grimaudade très commune) à l’anglais quand je parlais de choses que j’avais l’habitude d’évoquer en anglais.
Le plus gros choc a eu lieu l’autre semaine, pendant un cours de piano à une de mes élèves françaises, alors que je lui expliquais les différentes techniques du staccato, sans rien y comprendre je me suis retrouvée à terminer ma phrase en anglais! Le flippe total.
Mais le cas n’est pas désespéré, je n’en suis pas encore à élever des loups, pour l’instant Zorba (que nous avions de nouveau en pension quelques jours) me suffit.

Commenter cet article