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Lout à New York

Alagna Acte 2

21 Avril 2011, 06:31am

Publié par Lout

Tout le monde se souvient de ma rencontre historique avec Roberto Alagna l’année dernière. Une chose me chiffonnait fort en repensant à ce moment, c’était l’infâme traîtrise de mon appareil photo qui m’a empêché d’immortaliser la scène. J’étais bien décidée à réparer le préjudice. J’avais bêtement raté sa venue dans Don Carlo fin novembre, pour la stupide raison que j’avais trop de boulot pour aller gambader du côté du Met. De plus, je savais qu’il allait revenir pour Carmen mais que l’affaire allait être tendue car il ne restait que très peu de dates. 

Puis l’autre mardi, je reçois un message de mon pote Boris, qui depuis qu’il travaille à Columbia Management, ne manque jamais de me faire profiter de ses bons plans, (un soir il m’appelle en me disant qu’il avait une place pour moi pour aller écouter Gautier Capuçon -le même que « arbeiten Sie hier »- au Metropolitan Museum) m’informant d’une séance de dédicace alagnesque une heure plus tard à la boutique de l’opéra. Problème: j’avais un cours de deux heures d’interprétation de lieder avec ce cher Glenn Morton, le chouchou incontesté de Mannes, garçons et filles confondus (c’était lui mon prof de diction italienne l’an dernier), impossible de lui poser un lapin. Et puis je n’avais ni mon appareil photo, ni mon DVD. 
C’était sans compter Glenn, toujours aussi formidable, qui a eu l’immense classe de finir son cours au bout de 45 minutes. J’ai donc pu voler jusqu’à la maison récupérer l’indispensable matos, sous les textos d’encouragement de Boris qui suivait ma progression pas à pas. Je suis arrivée au Met juste à temps pour clore la file des 5 fans en furie qui restaient.

J’ai claironné un joyeux « bonjour » au grand ravissement de Roberto, quand on m’a laissée passer. En voyant mon DVD il a fait : « Tu n’as pas acheté ça ici, non ? - Non, c’est le cadeau de Noël de ma sœur !», il était encore plus content. Il m’a donc taggué la pochette et je n’ai même pas bronché quand il a rajouté des Umlaut sur le e de mon prénom, qu’il a, mis à part cela écrit sans fautes, même s’il ne m’a pas chanté la chanson de Gainsbourg comme Spinosi.

Puis il me regarde et me fait : « Mais tu n’es pas d’origine sicilienne? -Euh non, mais je suis de Campobasso ! (moi qui croyais que ça se voyait sur ma figure) - Mais tu étais là la dernière fois, je me rappelle bien! » Voui, mais je ne suis pas affiliée au couple de tarés. J’étais quand même très fière qu’il se souvienne de moi. On parle du DVD, il me dit que si j’ai l’occasion d’aller voir le spectacle, je n’ai qu’à venir, même sans billet et que je peux le tutoyer, on est potes après tout. C’est cela oui, moi qui mets des siècles à traiter les gens de tu, comme disait Marcela. Bref, je finis par partir après avoir promis d’aller l’écouter très prochainement, à New York ou en France. La prochaine fois il faut que je lui propose de danser la tarentelle dans son show.

IMGP8777.JPG

Mon retour à Mannes a été triomphal, toutes les nanas étaient jalouses de notre visible complicité sur la fameuse photo que j’ai enfin pu prendre. Avigail était verte et elle a décidé qu’elle allait attendre dans les coulisses de Carmen le lendemain. Donc rebelote le soir suivant, on a réussi à dénicher des places debouts et comme il se doit, nous avons posé nos fesses sur les premiers sièges libres qui se sont présentés à nous. Après le show, j’ai guidé Avigail dans les coulisses et quand Roberto est arrivé, il me fait: « Oh salut, tu es venue alors ? ». Super, il va croire que je suis une fan hystérique (alors que non non non, pas du tout!). Je lui demande si on peut faire une photo et tandis que je m’apprête à le prendre avec Avigail, il répond en nous empoignant toutes les deux par les épaules, «Mais bien sûr les filles!» Ah, bon, d’accord, on va donc demander à la dame qui est là si elle peut prendre la photo. Boris a été complètement mort de rire en voyant le résultat de nos efforts. 

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