Sister sister

L’évènement marquant du mois, c’était la venue de Laurout à New York.

Elle a pu constater la tranquillité de nos vies et elle a surtout fait connaissance avec Zorba, que nous avons eu en pension pendant quelques semaines. Celui-ci a immédiatement décidé qu’elle serait sa copine et il a pris l’habitude de dormir avec nous, au grand dam de Mari à qui il faisait visiblement la gueule. Le problème, c’est qu’on pouvait encore accepter qu’il bondisse sur le lit pendant la nuit et qu’il nous marche dessus le temps de trouver une position confortable, qu’il dorme toute la journée sur nos oreillers ou qu’il se fourre toujours dans le sachet en plastique de Laura et qu’il y reste coincé. Mais pas qu’il nous réveille tous les matins aux alentours de 6h en braillant comme un damné. Je n’ai pas compris d’où il sortait cette nouvelle habitude, mais on avait beau laisser ouvertes toutes les portes de la maison pour lui laisser une libre circulation, il venait se planter au niveau de ma tête et commençait à miauler désespérément jusqu’au moment où on lui criait dessus pour qu’il la ferme. Camille, dont l’hostilité à son égard était clairement déclarée, menaçait de l’enfermer la nuit dans sa cage. 

Malgré mon emploi du temps plus que surchargé, nous avons quand même réussi à faire quelques sorties mondaines, du tour en ferry à une foire indienne sur le port, de mon anniversaire à notre concert de musique klezmer un dimanche matin dans le parc le plus haut de Manhattan. Nous avons été au Fat Cat, le bar jazz branché de Greenwich Village où nos voisins, après nous avoir dévisagés de travers comme dans la chanson de Michel Jonasz, ont complètement changé d’attitude quand le saxophoniste vedette (que nous avions rencontré à notre diner de shabbat la veille) est venu nous saluer.

Grâce à un bon plan d’Elad, nous avons eu des billets pour Chicago à 36 dollars au lieu des 90 habituels, et j’ai enfin vu ma première comédie musicale à Broadway!! S’il y a une chose dans laquelle les Américains sont bons, c’est bien ça. Les Français et leurs niaiseries peuvent encore s’accrocher pour arriver au niveau. Tout était génial, les musiciens, les chanteurs, les chorégraphies, même si on connaissait déjà l’histoire par cœur.  Le théâtre n’était pas plus grand qu’un théâtre de boulevard parisien, sans décors, à part quelques chaises, mais il y avait une sacrée énergie tout au long du spectacle, on n’a pas vu passer les 2h et quelques.

Nous n’avons pas manqué de faire une séance photo de poses chorégraphiques à la Bob Fosse à la sortie, devant le parterre de touristes et les deux héroïnes principales du show qui sont sorties juste au moment de mon shooting.

Puis, Laura a pu goûter aux avantages du shopping new-yorkais, des magasins dégriffés où l'on trouve des lunettes de créateurs pour presque rien, à notre fameux stand au marché aux puces à côté de Mannes, le seul endroit au monde où l'on peut trouver un jean de marque à quelques dollars. Elle a découvert avec ravissement qu’il n’y avait exceptionnellement pas besoin de faire d’ourlet, puisque tous les pantalons existent systématiquement en plusieurs longueurs. Et oui, étrangement les Américains tiennent compte du fait qu’on ne mesure pas forcément un mètre 80.

A part ça, je l’ai laissée vagabonder dans la ville, pour ceux qui n’ont pas encore vu ses croquis, rendez-vous sur sa page facebook. Ses dessins ont eu beaucoup de succès, quelques habitants de Chinatown lui ont demandé comment ça se faisait qu’elle savait dessiner des Chînois alors qu’elle ne l’était pas elle-même.